A l’heure où la société et les modes de travail transmutent, créer son entreprise est une idée florissante. On recense ainsi 1 183 000 micro entreprises, dont 308 300 créées en fin d’année, une croissance de 28% avec un total de 9,8 milliards de CA en 2018 ; preuve que devenir son propre boss est un phénomène qui a le vent en poupe !
Mais alors quelles sont les raisons qui poussent à l’entrepreneuriat ?
La liberté
Métro, boulot, dodo : voici le rythme bien régulé de la majorité des actifs. On se lève, se lave, mange à heures fixes, on travaille au même poste, au même endroit avec les mêmes personnes. Cette fameuse routine aliénante qui nous robotise…NON CE N’EST PLUS POSSIBLE !!! Être salarié ne rime pas avec liberté. Françoise B., créatrice de bijou, ancienne administratrice des ventes dans un grand groupe nous parle de son envie d’être libre :
« La routine a commencé à me déprimer ; le plus dur était sur le plan humain : entre les problèmes de communication et la hiérarchie, les crises financières et le stress, c’était trop. J’ai attendu que les enfants grandissent avant de me lancer dans la création de bijoux et depuis j’en suis très heureuse. Je travaille avec qui j’ai envie et c’est un réel plaisir. Je gère mon planning comme je veux, rencontre beaucoup de personnes et par-dessus tout, je me sens libre dans tous mes actes et dans mes choix, sans craindre de retombée de la part de ma hiérarchie »
Le challenge
Quoi de plus challengeant d’un point de vue professionnel que de monter sa propre entreprise ? Être « son boss » n’est pas de tout repos et implique un investissement énorme et quelques sacrifices. On est tout seul à la barre, face à la solitude, aux aléas financiers et autres imprévus, de quoi faire monter l’adrénaline. Apprendre, se dépasser et se réaliser, voilà de quoi gagner en estime de soi. Et si l’activité fonctionne, c’est encore mieux ! Dans tous les cas, l’expérience à elle seule est enrichissante.
L’argent
Avoir son entreprise c’est aussi gérer l’argent gagné et décider de faire ce que l’on veut avec, récolter les fruits de son propre travail et gagner plus, bien que les débuts peuvent s’avérer difficiles. Par ailleurs, avec le fort taux de charges sociales à payer pour l’emploi d’un salarié, certaines entreprises n’hésitent pas à avoir recours aux personnes indépendantes par volonté de payer moins. Il y aussi des secteurs où il vaut mieux être micro-entrepreneur plutôt que salarié comme témoigne Michael M., agent immobilier « les agences et groupes immobiliers ne recrutent quasiment plus avec les charges qu’il faut payer et les taux de commission pas intéressants, je gagne mieux ma vie en tant qu’agent indépendant »
Un contexte professionnel
et personnel favorable
Il y a des secteurs où l’on devient naturellement son propre patron tout simplement parce que ce sont les usages. Par exemple dans les métiers d’art comme le design, l’architecture ou le graphisme où l’on y débute en tant que salarié pour l’expérience et le réseau, la majorité des personnes qui font ces métiers par passion s’envolent par la suite de leurs propres ailes.
« Le Corbusier disait que l’architecture c’est une tournure d’esprit et non un métier. Mon père et mon grand-père étaient archis, j’ai grandi dans cet environnement, j’ai eu envie de l’être à mon tour aussi et ce, depuis ma plus tendre enfance. Ouvrir mon agence est la finalité, signer une réalisation à mon propre nom signifie beaucoup » Mathieu M., architecte
La volonté de donner du sens
à sa vie
A l’heure où l’on ne parle que de révolution digitale, de crise économique et de catastrophe climatique, la population déprime. Depuis quelques années, nous assistons à l’émergence de métiers tournés vers l’humain, le bien-être et la bienveillance. Véritable phénomène sociétal, bon nombre de personnes se sont converties par envie de donner du sens à leur vie professionnelle et d’aider par la même occasion les autres.
Frédérique R., hypnothérapeute nous révèle : « J’ai été cadre informatique dans des cabinets d’audit pendant 25 ans jusqu’au jour où je me suis rendu compte que je n’étais pas heureux et que ce n’était pas moi. J’ai tout quitté pour recommencer à zéro, j’ai eu envie de me sentir utile et d’aider les gens à être heureux ».
L’envie de trouver sa place
Avec une conjoncture défavorable, trouver un travail relève du parcours
du combattant ; face à des demandes nombreuses et une compétitivité croissante, les entreprises sont plus exigeantes envers les candidats qui doivent entrer à tout prix dans les cases. Ainsi la fameuse phrase « Vous n’avez pas le profil » décourage bien plus de personnes que l’on imagine, seul moyen pour remédier au manque de poste est donc de se le créer soi-même.